42 semaines. Tel un condamné, tu as lancé un décompte, enfermé dans ce corps en vrac depuis 42 semaines. Au début tu tombes, ou plutôt tu retombes de haut, tu te dis que ce n’est que l’affaire d’une poignée de jours, un peu de repos et tout repartira. Tu es au fond du gouffre, replié sur toi-même, enragé contre toi, contre la maladie. Mais voilà, les semaines défilent et tu t’enfonces. Après des mois de descente, enfin on te donne ta chance, on t’offre la possibilité de te remettre debout, de retrouver ton autonomie perdue. Tu l’as déjà fait une fois au siècle dernier, tu sais que le chemin est long, mais tu connais la route, tu sais que tu peux le faire, alors vas-y, fonces ! Les semaines passent, lentement tu retrouves ton corps, des barrières tombent, tu passes d’infimes étapes, un jour sans t’en rendre vraiment compte tu t’aperçois que tes bras se lèvent au dessus de ta tête sans effort, ça ne sert à rien, ça fait plaisir. Chaque jour tu retournes à l’ouvrage, ton corps en pâte à modeler doit être sculpté ; la fatigue, la douleur, tu n’y penses pas, tu acceptes, tu ne les montres pas, tu fais face, rester digne, être plus fort. Le temps lui, ne stoppe pas sa course infernale, il défile de plus en plus vite, tu deviens impatient, plus dur avec toi même, tu ne t’acceptes pas, ton but est proche, mais si loin en même temps… En ce moment tu en as marre, chaque jour se faire mal, revenir endolori le lendemain, pourquoi, où sont les résultats ? L’impression de stagner, de faire du sur place. Tu vois les autres venir, repartir sur pied, et toi, tu es là comme un con, immobile. Marre, c’est dur de revenir. Faut pas lâcher, mais quand même, marre…
Tu vas t’en sortir grâce à toi, quand tu es à terre, faut admettre que tu es seul. Peut-être est-ce cela le plus dur, se battre seul.
Pas d’humeur…
Tu vas t’en sortir grâce à toi, quand tu es à terre, faut admettre que tu es seul. Peut-être est-ce cela le plus dur, se battre seul.
Pas d’humeur…
kryzstof