C’est le week-end, fini la semaine… Week-end de quatre jours, ça a du bon de vivre en Moselle quelque fois, les vieilles lois prolongent nos congés. Pâques, la chasse aux œufs est ouverte, l’herbe bien verte, le temps est humide, les escargots sont de sortie, ils m’ont bouffé mon chocolat les salops. Vengeance, ce soir cassolette au menu !
Moi qui me faisait une joie de profiter d’un agréable moment de détente, trêve de quelques jours dans une vie haletante de labeur. Là, j’entends déjà les mauvaises langues s’élever et gausser « Avec ce qu’il fout au boulot il ne risque pas d’être fatigué », ok, je l’admet, je ne suis pas débordé, mais croyez-moi si vous le voulez, ce n’est pas évident d’être assis devant un ordinateur à regarder l’écran quand on vous a supprimé le clavier et la souris pour d’obscures restrictions budgétaires, je voudrais vous-y voir moi ! Mais là n’est pas le propos, non ce qui m’importe, c’est mon week-end. Siroter un Perrier rondelle à la terrasse du Café de la Moselle le samedi matin, place du Marché à Thionville, un pur moment de bonheur, regarder les gens s’affairer à faire leurs achats pour le repas de Pâques, revenir du marché les bras chargés, d’autres partir la mine décrépie au travail. Et bien non, samedi pluvieux. S’enfermer pour un p’tit noir dans un café ? Bof, pas trop envie de respirer l’air enfumé d’une zone non-fumeur. Mais quand est-ce qu’elle passe cette loi ? Le français est-il plus con que l’irlandais ou que l’italien ? Le père Galouzeau de Villepin a-t-il donc si peur de se mettre à dos les français fumeurs ? Franchement Dom, au point où tu en es, imposer une loi, approuvée par une majorité de français, contre le tabac dans les lieux publics serait peut-être une chance pour ton aura partie en fumée avec le CPE non ? Bon tu fais ce que tu veux, c’est toi qui voit. Et pour la météo, Monsieur Dominique Galouzeau de Villepin de Matignon, tu peux pas faire quelque chose ? Un p’tit coup de fil à Evelyne Dehliat ou à Patrice Drevet ? Personnellement je n’ai pas leurs numéros, mais si tu demandes gentiment à ton ami de l’Intérieur, je suppose qu’il pourra te les fournir. Sinon, tournes-toi vers les toutouyoutous… J’ai la vague impression que tu ne veux vraiment pas en mettre un peu du tien, soit, on fera sans.
Un petit samedi soir culturel. Allons au théâtre ce soir. Ah le théâtre municipal de Thionville, une belle programmation depuis quelques années, mais une salle en ruines. Bon si vous mesurez plus de 1m70, attendez-vous à ressortir avec un lumbago. Si, comme votre serviteur, vous culminez à plus d’une vingtaine de centimètres de cette limite, et bien, bonne chance ! Encore faut-il pouvoir s’asseoir sur un fauteuil. Un conseil, prévoyez toujours votre arrivée dans la salle une bonne demi heure avant le début de la représentation. Je m’installe tant bien que mal dans mon fauteuil d’un rouge qui fut il y a quelques décennies écarlate, et le siège descend, mais descend très bas… Je suis assis à terre ! Salle comble, toutes les places réservées, impossible de changer de fauteuil. Le personnel du théâtre, habitué à ce genre d’incidents, est formidable, 3 ou 4 vis, une visseuse, et 10 minutes plus tard, un magnifique fauteuil me tend les bras. Un conseil, une fois assis, ne plus bouger. La pièce : Amitiés Sincères avec Michel Leeb & Bernard Murat. Un pur moment de bonheur. Du rire, beaucoup de rire, mais aussi de l’émotion, de la mélancolie, un grand jeu d’acteurs.
Toujours pas d’amélioration niveau météo ! Dominique, merde, fais quelque chose !
Je me rappelle quelques émissions radio tout en naviguant sur le net, un petit tour vers iTunes histoire de faire quelques achats. En cette période Pascale, un nom d’album me revient en tête, La femme chocolat. Olivia Ruiz pour son second album semble signer un succès certain. Je me lance j’achète, le téléchargement achevé, je branche le casque sur le portable, et là, du bonheur. Une voix sensuelle, chaude, des textes pleins de vie, on est bien loin de la Star Ac’, et finalement je suis bien content qu’elle n’ait pas gagné ce télé crochet ! Une liberté de ton, une joie de vivre, un album qui fond comme une gourmandise, cette femme chocolat est à croquer sans modération !
Peu féru de rap, je découvre le Slam, et surtout un slammeur, Grand Corps Malade. Après avoir téléchargé (légalement toujours je le précise) son album Midi 20, je suis sur le cul ! Littéralement. Non je ne suis pas retourné au théâtre ! Des textes magiques, des mots qui me parlent, des mots qui me font pleurer, oui, oui, pleurer, les larmes aux yeux chaque fois que j’écoute 6ème Sens. C’est beau la poésie, elle est partout, c’est comme le bonheur, il suffit d’ouvrir les yeux d’ouvrir son cœur, de laisser ses sentiments s’emparer de soi, de se laisser guider par son instinct, par son cœur, et faire fi des autres…
Touche d’émotion en plein milieu du week-end, pluvieux, maussade, escargots, plus de chocolat, les boules…
kryzstof